jeudi 9 juin 2011

Newton dans “Conjectures et réfutations”, chapitre 3, partie 3, par Karl R. Popper

Au sujet de Newton :

  « …Cela explique qu’il ait très vivement ressenti le caractère inachevé de sa théorie ainsi que la nécessité de rendre compte de la gravité. « Que la gravité, écrit Newton (Voir la lettre à Richard Bentley, 25 février 1692-3 (c’est-à-dire 1693) ; cf. également la lettre du 17 janvier.), soit innée, inhérente et essentielle à la matière, de telle façon qu’un corps puisse agir sur un autre à distance […] est pour moi une absurdité si grande que je crois qu’aucun homme tant soit peu compétent en matière de philosophie ne pourra jamais tomber dans cette erreur. » »

Un peu plus loin :

  « Pourtant, Newton était lui-même essentialiste. Il avait consacré d’importants efforts à rechercher une explication ultime de la gravité qui soit acceptable en essayant de déduire la loi de l’attraction de l’hypothèse d’une poussée d’ordre mécanique, seul type d’attraction causale admis par Descartes puisque le seul à pouvoir être expliqué par la propriété essentielle de tout les corps, l’étendue. Mais il n’y est pas parvenu. Et nous pouvons être assurés que s’il avait réussi, il eût estimé que son problème avait reçu sa solution dernière et qu’il avait trouvé l’explication ultime de la gravité… »

  Mais il est vrai que de penser à différentes manières d’expliquer la gravité (comme le fait qu’elle soit innée, inhérente et essentielle à la matière) peut aider à avoir de bonnes idées au sujet d’autres choses, même si ce qui est considéré n’est pas la solution finale pour la gravité.  

  Enfin si l’article 2 (à venir) relate de la gravité, c’est dans l’article 9 qu’il en sera plus largement sujet.

Aucun commentaire: